samedi 5 janvier 2008

Les apprentis écrivains au travail à Nara...

Repas du jour: unagi (anguille) et cornet au thé vert



Temple Todai-ji et pagode à Nara





Mot du jour...

Mot du jour de Marilyne C : Soleil

Nouveau programme pour la journée. Il faisait trop beau, on devait aller visiter le temple Ginkakuji. Alors que la météo annonçait de la pluie, le soleil était resplendissant. Au lieu d’aller à Nara, nous sommes allés visiter le temple d’argent (Ginkakuji) qui était rayonnant sous la lumière du jour.
Le soleil nous a accompagné pendant notre voyage au cœur de Kyoto, ainsi que l’âme de Tanizaki, un grand écrivain à qui l’on a rendu visite au cimetière. Lui qui a écrit « L’éloge de l’ombre » s’est vu mis en lumière sous les rayons brillants, lui qui est sous terre, au cœur du pays du soleil levant.
Le chemin des philosophes a aussi été grandement inspirant pour nous, apprentis écrivains qui se laissent chaque jour imprégnés par tout ce que l’on peut voir et sentir. Et le soleil réchauffant en faisait aussi partie.
Pendant le trajet, le ciel s’est un peu assombrit et une fine pluie douce et légère s’est mise à tomber. Toutefois, le soleil n’a jamais cessé d’être : l’air était frais, la lumière moins luminescente, le climat était propice pour un arc-en-ciel.
Épuisés, des images plein la tête, c’est lorsque le soleil nous a quitté que notre journée s’est terminée. Soleil, c’est bien cela mon mot de la journée.


Mot du jour de Noémie : Longue promenade

Aujourd’hui, en nous promenant, nous avons vu quatre endroits historiques de Kyoto : la tombe de l’écrivain Tanizaki (écrivain du XXe siècle), le chemin de la Philosophie, le temple Ginkakuji (Pavillon d’argent) et le temple Kiyomizudera (Pavillon de l’eau pure). En premier lieu, le cimetière bouddhiste où est enterré Tanizaki fait partie du temple Honen-Ji et il est situé à flanc de colline. Aussi, il est entouré d’une forêt. De plus, les tombes sont spéciales parce que lorsqu’on s’en fait préparer une, on a le choix d’y faire mettre une ou deux pierres. En ce qui concerne les inscriptions, c’est le moine rattaché au temple qui choisit ce qui sera écrit selon la somme d’argent que la famille du défunt lui donne pour faire cela.

En second lieu, le chemin de la Philosophie, sentier pédestre très important de Kyoto, longe un canal qui serpente au cœur d’un quartier cossu. Ce chemin est très étroit, mais il est très beau et j’ai aimé m’y promener. En troisième lieu, le temple Ginkakuji ressemble un peu au Kinkakuji parce qu’il a été construit peu après. En effet, les Kyotoïtes, après avoir vu s’ériger un Pavillon d’or, voulaient un Pavillon d’argent. La construction du temple a eu lieu, mais il n’a jamais été recouvert d’argent. Autour de ce bâtiment sacré, il y a un impressionnant jardin de mousses et d’arbres. On peut aussi traverser un petit ruisseau dans lequel nagent des carpes. Au cœur du terrain, il y a un jardin zen disposé en rayures avec, en son centre, une pierre en forme de cône sans sommet.

En dernier lieu, le temple Kiyomizudera, importante construction sur pilotis érigée à flanc de montagne, a été, l’été dernier, en nomination parmi les futures nouvelles merveilles du monde. C’est un temple et pourtant, les moulures et le dessous des toits sont orange, couleur propre aux sanctuaires shinto. Derrière la pagode, il y a un sentier escarpé qui mène à un belvédère. Nous l’avons escaladé et, au sommet, nous avons vu la ville de Kyoto s’étendre dans toute son immensité sous nos yeux au soleil couchant. En somme, ç’a été une journée de promenade très agréable!


Mot du jour de Gabriel : Minutie

Le soleil était levé depuis un certain temps – la lumière bien répartie dans l’espace m’en donnait la preuve. Je me dirigeais vers le Ginkakuji, temple zen, en passant par des rues étroites. Comme à l’habitude, je fumais une cigarette au passage. Après un déjeuner (sandwich aux œufs – mmh!) et un combien délicieux café, je fis une dernière petite marche pour arriver au temple. Mais quel temple!

À l’entrée, on pouvait voir des formes /(des diagonales) faites dans du sable. En continuant sur le chemin zigzaguant entre ces œuvres d’art naturelles, on arrivait dans un paysage plus végétal – et une flore inspirant l’éternité. Du chemin, on contemplait les arbres enracinés dans le sol tapissé de mousse. Le nombre de tons de vert composant ce paysage aurait certainement plu à un impressionniste. En se penchant, on observait que la mousse avait été méticuleusement coupée à la serpe. Justement, en relevant le regard, je vis un homme au travail; il balayait avec précaution les petites épines orangées dérangeant la tranquillité de cette verdure homogène. En sortant, je pensai : comment l’homme a-t-il fait pour maîtriser la nature de telle sorte qu’elle paraisse si surnaturelle, si surréelle?

Autres contemplations de Monsieur T. :

Monsieur T. marche
Sur le chemin de la philosophie
Il pense au Tao
Tout en sachant que c’est chinois
Il regarde
La tombe de Tanizaki
En ne l’ayant pas lu
Monsieur T. se parfume
À l’encens au temple Kiyomizudera


Mot du jour par Mirka : déplacement

Aujourd’hui, nous sommes partis environ vers dix heures de l’avant midi. Après avoir descendu du train, nous sommes allés dans un petit café. Moi, j’ai mangé une rôtie à la cannelle et j’ai pris un café au lait. J’ai pu apercevoir des serveurs avec un smoking comme dans les cabarets d’autrefois.

Après le restaurant, nous sommes allés au temple Ginkakuji. Ce temple a été construit peu de temps après le Kinkakuji ( le pavillon d’or). Prenez note que Kin veut dire or et que Gin veut dire argent. J’ai vu divers temples en bois, un cône gris coupé vers le haut, un carré de pierres avec du sable, des petites plantations diverses et j’en passe.

Nous avons visité la tombe de Tanizaki, un écrivain japonais né dans les années 1800 et il est mort dans les années 60. Il a écrit :

- Les Confessions impudiques
- Quatre Sœurs
- Un amour insensé

Veuillez prendre note que cette tombe fait partie du temple Honen-ji.

Après tout cela, nous sommes allés sur le chemin de la philosophie. C’était un petit chemin de pierres à côté d’une rivière.

Vers 16 :30, nous sommes allés au temple Kiyomizudera. La pagode principale est blanche avec les bordures orange et les deux côtés de l’entrée sont verts. Le temple était blanc, le toit du temple est noir et nous devions nous laver les mains avant d’entrer. J’ai pu voir de loin la tour de Kyoto alors que nous étions dans les sentiers, la statue de Bouddha faite en cuivre, des calligraphies japonaises et j’ai eu la chance de voir le coucher du soleil.

Mot du jour de Marilyne L: promenade

Le chemin des philosophes, c’est un magnifique chemin sur le bord du canal. Des arbres, des cerisiers pour être pour être plus précise, bordent la route et donnent aux lieux une ambiance calme et zen. L’odeur au printemps doit être bonne. Les gens y viennent que pour s’y promener. L’endroit est tellement beau et apaisant d’abord! Les arbres tombent au dessus de la promenade. Un chemin de dalle carré nous permet de marcher très près du bord du canal où, si on a de la chance, on peut voir quelques carpes nager.

Juste avant de marcher sur le Chemin des Philosophes, nous avons visité le cimetière du temple Honen-ji où nous avons pu admirer la tombe du célèbre auteur japonais Tanizaki. L’endroit encore une fois était magique. Le lieu était entouré d’arbres gigantesques et le cimetière était étalé sur plusieurs étages. On devait monter parfois de courts escaliers, ce qui créait des murs et donnait l’impression d’intimité. Dans le silence de cet endroit où plusieurs oiseaux chantaient, on respirait bien. C’était comme une bulle intemporelle et devant la tombe de Tanisaki –auteur que je me promets de lire dès mon retour- il y avait une agréable sensation de bien-être. J’aurais voulu y rester plus longtemps.

Mot du jour de Marilyne C: surprenant

Présentement nous sommes dans un café, tous les cinq attablés devant nos cahiers. Les professeurs nous ont laissé seul, avec une nouvelle liberté d’écriture. Mon mot du jour : surprenant.
Surprenant, la ville que l’on a visitée : Shigaraki, le village des potiers. Un coin perdu et vraisemblablement désert mais qui, tout naturellement, a son charme.
Surprenant, la quantité et la beauté des différentes poteries qu’on a pu admirer.
Surprenant, la passion de François Poisson pour la poterie.
Surprenant, la première boutique où l’on est entré. La porte était déverrouillée, la clé dans la serrure, mais il n’y avait personne pour nous accueillir.
Surprenant, la gentillesse d’un potier lorsque atterrit dans sa petite banlieue un groupe de touristes occidentaux. Le sympathique bonhomme nous a invité à prendre un thé, nous a laissé modeler de l’argile comme de vrais potiers et nous a même permis de garder notre structure en cadeau. Il nous a aussi fait la conversation, malgré la barrière de la langue.
Surprenant, le Japon tout entier puisqu’au fond, on ne sait jamais ce qui nous attend.

vendredi 4 janvier 2008

Mot du jour de Noémie: trésor national

Shigaraki est une municipalité de campagne très particulière. En effet, elle abrite une population de potiers! Ceux-ci maîtrisent et perpétuent leur art depuis des siècles. La technique unique au monde qu’ils pratiquent a fait en sorte que certains potiers ont été consacrés trésors nationaux. De plus, le magnifique argile dont ils se servent se trouve près du village. Avec cette terre, ils confectionnent les plus belles poteries du Japon. Les potiers sont si habiles qu’ils peuvent faire de grosses statues et même une table et des tabourets. En plus des boutiques et des ateliers, on peut voir des fours à poteries traditionnels (gros fours en terre). Durant notre journée, nous avons rencontré un potier très sympathique qui nous a reçus dans sa boutique. Il nous a offert du thé. En plus, il nous a donné de l’argile afin que nous fassions des poteries que nous rapporterons à la maison. En somme, je me suis bien amusée à Shigaraki.

Kyoto: chemin de la philosophie

Mot du jour de Gabriel: diversité des lieux

Remémoration d’une marche en solitaire. – En me promenant dans Kyoto pendant que mes compagnons étaient au village potier, passant par Pontacho, rue où l’on peut croiser des Geishas, j’ai découvert un peu plus en profondeur la ville de Kyoto.
Ce jour-là, le sixième de notre aventure au Japon, je me suis particulièrement attardé au parc aux abords du Palais impérial de Kyoto. De l’extérieur, l’endroit semblait inaccessible; des murs de briques surplombés par une masse d’arbres importante lui donnait un air de château fort. Pourtant, en entrant, je me suis rendu compte que ce parc était magnifique, et qu’il ne devait surtout pas être interdit aux visiteurs – justement il ne l’était pas. Parmi les nombreuses portes permettant d’entrer, situées tout autour du grand parc, je décidai de passer par celle qui me semblait être la porte principale. Le panorama était titanesque, mes chers lecteurs : d’immenses allées, constituées de petites pierres, bifurquaient dans les deux directions, en l’occurrence à gauche et à droite. Je pris la droite et je fis un arrêt sur un banc, sous un arbre splendide, pour lire La course au mouton sauvage – roman que j’ai acheté dans un Muji (magasin à rayons où l’on vend de tout) – d’Haruki Murakami (auteur japonais reconnu internationalement). Je me trouvai soudain dans un arrondissement de Tokyo, lieu de l’action du roman.

De retour à notre hôtel, les autres me racontèrent tout ce qu’il avait vu durant la journée; ils ressemblaient à des enfants qui viennent tout juste de revenir du parc d’amusement; ils ont fait de la poterie avec un potier japonais. À ce moment, quand l’on compare nos deux journées, on prend conscience que le Japon est un pays riche en tant que lieu où l’on peut vivre des expérience très diversifiées.

Sur la tombe de Tanizaki



Nous nous sommes rendus sur la tombe de Junichiro Tanizaki, grand écrivain japonais, auteur notamment de Quatre soeurs, Confession impudique, Un amour insensé.

les apprentis écrivains au travail...



au café... et dans les machines à photos

Mot du jour de Mirka: poterie

Mot du jour: poterie

Hier, nous sommes allés au village de Shigaraki pour voir de la poterie. Nous sommes partis de Kyoto et nous avons pris le train de onze heures. Nous sommes arrivés à Shigaraki environ vers treize heures et demi. Nous nous sommes promenés et c'était un village plutôt désert. Il y avait des scupltures de toute sorte dont un gros ours noir avec le ventre blanc qui mesure environ 4 mètres et demi.

Après vu le gros ours en statue qui était situé à l'entrée de la gare, nous sommes allés manger du soba dans un restaurant tout près. Dans ce fameux soba, il y avait du daïcon (navet), des nouilles, un oeuf cru et des légumes. Dans ce restaurant, il y avait différentes sections oû l'on pouvait trouver des tables basses, des tatamis et des coussins. Quand j'ai photographié la devanture du restaurant, j'ai pu voir des arbres feuillus de chaque côté, l'auvent noir ainsi que le mur blanc un peu plus haut.

Après le dîner, nous avons marché et nous avons trouvé un magasin de poterie, mais il n'y avait personne. La porte était ouverte et la clé était dans la porte. La question à se poser est: Que se passe-t-il? Oû est le propriétaire? Il y avait des assiettes, des tasses, des vases et le meilleur de tout, une poterie en forme de mouchoir. De plus, le propriétaire a eu la gentillesse de nous servir du thé vert ainsi que de l'argile afin que nous fassions de la poterie. J'espère que vous aurez la chance de nous voir sur la vidéo qui est sur ce blog.

Mot du jour de Marilyne L: cordialité

Après trois transferts de train à partir de la gare centrale de Kyoto, nous sommes enfin arrives à Shigaraki, un petit village de poterie très connu des potiers. En sortant de la gare, c’est désert; il n’y a personne dans les rues et aucun son n’est perceptible. Nous sommes le 3 janvier, dernier jour férié pour les Japonais. Nous espérons trouver au moins un magasin d’ouvert après avoir manger du soba (plat fait de nouilles, de légumes japonais et d’un œuf cru).

En nous promenant dans le village, nous découvrons un magasin qui semble ouvert –malgré le fait qu’il n’y ait personne à l’intérieur! Après avoir demandé des informations à un inconnu, celui-ci appelle le propriétaire et nous achetons quelques poteries.

Dans le magasin adjacent, nous faisons la connaissance d’un gentil petit homme qui nous invite à nous asseoir et à prendre le thé en sa compagnie. Malgré la barrière de la langue, nous passons un agréable moment. Il est difficile de communiquer notre désir de voir son atelier, mais nous finissons tout de même par nous faire comprendre. François s’y rend et revient les mains chargées d’argile. L’homme nous montre alors une technique de poterie qu’on appelle le colombin et nous invite à l’imiter. À la fin, l’homme nous offre une boîte pour nous permettre d’apporter notre poterie chez nous. Nous repartons également chacun avec une petite grenouille que l’homme nous a chaleureusement donné.

Pachinko

Kiyomizudera



Ginkakuji, le temple d'argent



jeudi 3 janvier 2008

Dans le train, vers Shigaraki

MOT DU JOUR: FESTIVITÉS

MOT DU JOUR : FESTIVITÉS

Noémie
Au Japon, le Jour de l’an se célèbre en grande pompe. En effet, le 31 décembre au soir, la tradition veut que les habitants du pays du Soleil levant se rendent à un sanctuaire Shintô afin de prier les dieux pour demander une belle année. Le chemin menant au sanctuaire est bordé de kiosques où on peut se procurer des mets typiquement japonais tels que des karâge (poulet frit) ou des takoyaki (genre de dumpling farci aux légumes et à la chair de pieuvre), des bonbons, des ballons ou encore des fleurs. De plus, les prêtres allument un immense feu de joie qu’ils nourrissent périodiquement de bouts de branches. Jusqu’à minuit, les portes demeurent fermées. À son ouverture, on accueille la nouvelle année par des applaudissements. Aussi, un prêtre fait sonner la cloche 108 fois, qui correspondent aux 108 désirs auxquels il faut résister selon la religion bouddhiste. Après l’ouverture des portes, les gens pénètrent dans le sanctuaire et prient. La prière se fait comme suit : la personne se tient debout devant un petit autel, lance une pièce de monnaie dans un puit à souhaits situé au pied de l’autel, sonne une petite cloche, s’incline deux fois et frappe deux fois les mains avant de les joindre et se recueille.

Le premier janvier au matin, les festivités continuent : les kiosques sont toujours ouverts, on continue de prier et en plus, on boit le sake (alcool de riz) nouveau. Ce sake est laiteux et opaque en plus de ne pas contenir d’alcool. Les fêtes du nouvel an sont également une occasion pour se vêtir de son plus beau kimono. Enfin, le congé du jour de l’an dure plusieurs jours.

Marilyne L
Le soir du 31 décembre, nous sommes allé au sanctuaire Shimogamo à Kyoto. Sur le chemin qui mène vers l’entrée principale, plusieurs petits kiosques bordent la rue et donnent une ambiance de foire. Dans la plupart de ces kiosques, il est possible d’acheter de la nourriture. On y retrouve, entre autres, des karâge. Ce sont des petites boules de poulet frit qu’on peut saupoudrer d’un mélange de poivre et de sel et qui sont embrochés d’une tige de bois qui sert d’ustensile pour les manger. Il est possible également de se procurer d’autres mets typiquement japonais comme des toyoki ou des espèces de cornet de crêpes garnis de crème fouettes, sirop de chocolat ou caramel et/ou fruits comme bananes ou fraises. Grâce à tous ces mets, la rue est remplie de parfums alléchants où beaucoup de monde défile. Ces kiosques sont restés présents sur les rues jusqu’au deux janvier.
À minuit, le 31 décembre, les portes du temple se sont ouvertes et nous avons pu pénétré le lieu. La tradition japonaise veut que l’on jette un peu d’argent dans une caisse, qu’on tape deux fois des mains avant de faire une courte prière résumant nos vœux pour la prochaine année. On finit le petit rituel en sonnant une cloche.
Durant cette période, il est possible de voir plusieurs japonais se promener en kimono traditionnel avec les sandales de bois et les chaussettes à deux doigts. Ces habits sont habituellement très colorés pour les femmes et c’est très joli! Il est difficile de ne pas les regarder et de les envier!

Marilyne C
Imaginez-vous un pays étranger aux coutumes trèes différentes des vôtres. Imaginez-vous votre premier voyage, loin de votre famille et de vos amis. La veille du jour de l’an. Les festivités que vous connaissez pourtant bien deviennent une nouveauté. Pour célébrer la nouvelle année vous vous rendez au sanctuaire Shimogamo et vous n’êtes pas les seuls, devant ce bâtiment imposant. Une foule surexcitée, c’est avec peine que vous réussissez à vous faire un chemin. La nuit est noire, mais elle est illuminée de mille feux. Vous ne pouvez pas penser, seulement sourire et vous amuser. Minuit sonne, tout le monde crie et se rue sur les portes du sanctuaire qui s’ouvrent. Ça se bouscule, c’est la cohue.

La foule, la bouffe, les lumières, le bruit, on pourrait croire que, ayant célébré le jour de l’an de la même façon, c’est partout pareil, Au Japon, c’est à la fois semblable et différent du Québec. Bien sûr, la tradition n’est pas la même, mais c’est la même euphorie.

Dans tous les cas, s’il y a une chose de semblable, c’est appréhension ressentie avant de rencontrer une famille chez qui on est invité. Et pourtant, cette année, ce fut une soirée mémorable. Les Komai nous ont accueillis avec un repas impérial, une ambiance conviviale : ils ont été des hôtes parfaits. Même si nos familles sont loin, fêter c’est, d’une certaine façon, se sentir chez soi, peu importe où l’on est.

Mirka
Nous sommes arrivés au sanctuaire Shimogamo en taxi. C’était achalandé. Nous avons aperçu divers kiosques de nourriture, tout en circulant vers la porte principale. Quand minuit est arrivé, tous se souhaitaient la bonne année. Ensuite, tous se précipitaient vers le lieu de prière. La prière consiste à lancer de la monnaie dans un récipient, à faire sonner une cloche, à taper des mains et prier.

Nous sommes allés au sanctuaire Fushimiinari. La foule se multipliait, sur l’allée menant à la porte principale. Des kiosques de nourriture, comme dans une foire, nous guidaient. Nous avons franchi le portail orange, bordé de statuettes de chiens. Nous nous sommes promenés dans les jardins du sanctuaire, nous avons vu des tori orange par millier durant l’excursion. Sur les belvédères, nous prenions des photos du coucher de soleil sur Kyoto. Nous avons dû rebrousser chemin, car nous étions attendus pour le souper dans une famille japonaise.

Nous sommes arrivés chez les beaux-parents de Christian. La politesse est une règle importante des relations ici; s,incliner en saluant, enlever ses chaussures avant d’entrer dans la chambre avec tatami. Nous avons eu l’occasion de goûter à du saké, de manger de la fondue japonaise (sakiyaki), de déguster du thé vert de Uji. Nos hôtes nous ont offert des foulards en guise de remerciements.

Repas du jour

Tempura soba: crevette et légumes en tempura sur lit de nouilles soba. Mangé dans un restaurant à Shigaraki.

Shigaraki, ville de potiers

mardi 1 janvier 2008

Fushimiinari, sanctuaire shinto






Repas du jour de l'an


sukiyaki: repas traditionnel japonais: boeuf mince sucré cuit que l'on trempe dans un oeuf battu cru avant de se le mettre en bouche

Bonne année

lundi 31 décembre 2007

MOT DU JOUR: BEAUTÉ

Beauté

Marilyne L.
Il y a des choses qu’on connaît de nom ou de réputation, qu’on connaît parce qu’on les a vues sur des photos ou des représentations, des choses qu’on a vues à la télévision ou entendues de la bouche de l’ami de l’un de nos amis… Mais ces choses restent lointaines, imaginaires et l’idée d’accessibilité ne nous vient pas à l’esprit immédiatement.

Aujourd’hui pourtant, j’ai vu de mes propres yeux ce genre de choses : le Kinkakuji et le Ryoanji. Le Kinkakuji, surtout, a eu sur moi un effet un peu inattendu; c’était comme si j’atteignais soudainement un monde irréel. La beauté des lieux, le calme qui y régnait, la nature qui prenait le charme de l’automne mais gardait de l’été tout son attrait… Tout semblait provenir de la toile d’un peintre idéaliste et pourtant je faisais partie de cet univers parfait, de ce monde presque féerique…

Peut-être était-ce à cause de la luminosité des lieux? Le pavillon renvoie une étrange lumière parce qu’il est recouvert d’or étincelant. Ou peut-être la nature, la beauté du tapis de mousse et les arbres divers, aux couleurs différentes. Sinon, le lac a un effet certainement important. Il est comme le miroir de ce tableau parfait.

Si l’on devait nommer un lieu seulement pour qualifier la perfection de la beauté, ce serait, à mon sens, le Kinkakuji.

Marilyne C.
S’il y a un souvenir qui s’imprègne dans l’esprit d’un voyageur émerveillé, un souvenir imperceptible pour ceux qui ne font pas le voyage, mais tellement essentiel pour chacun de nous, c’est la beauté. La beauté du monde, la beauté de découvrir. Comment expliquer découverte? Il y a bien sûr la photo, mais alors que faisons nous du sentiment suscité par cette beauté, cette émotion ressentie lors d’un périple enchanteur?

Il y a plusieurs genres de beauté : celles des voitures japonaises un peu futuriste, neuves et toujours fraîchement lavées, ou celles des petits restaurants anciens et authentiques ou est resté imprégner la trace d’un grand écrivain qui côtoyait la place, ou encore celles des temples imposants dans toutes leur splendeur, vieux de plusieurs siècles qui rayonnent encore de sérénité. C’est dans ces moments-là que l’on reconnaît que nous sommes en présence d’un indéfinissable, d’un indescriptible émerveillement et c’est là que l’on sait ce qu’est la véritable beauté.

Noémie C.
Aujourd’hui nous avons visité deux temples; le Pavillon d’or et le temple Ryoanji. Ces deux chefs-d’œuvre architecturaux sont magnifiques. Les murs du Pavillon d’or sont de bois laqué recouvert de feuilles d’or qui luisent au soleil. Cette pagode se situe au milieu d’un joli petit lac aux eaux calmes entouré d’une forêt verdoyante. Ce qui est dommage, c’est que dans les années cinquante, un moine laid y a mis le feu, ne supportant pas l’extrême beauté de l’endroit. Depuis que le Pavillon a été reconstruit, les Kyotoites ne l’aiment plus à cause des feuilles d’or qui sont trop brillantes. Avant, elles étaient patinées à cause de leur ancienneté et c’est ce qui plaisait le plus aux habitants de Kyoto.

Pourtant, je trouve que le Pavillon d’or est très beau lorsqu’il brille au soleil : c’est ce qui m’a frappé. Le temple de Ryoanji, quant à lui, a un cachet paisible qui invite à la relaxation. On peut y admirer un jardin zen contenant quinze pierres. En les comptant, on en voit toujours quatorze et la quinzième est cachée; pour la découvrir, il faut se déplacer le long de la promenade de bois qui borde le jardin afin de voir les pierres d’une perspective différente. La recherche de la quinzième pierre est une activité très amusante. En même temps, c’est très reposant.

À l’intérieur, les murs du temple sont d’une boiserie rouge foncée, ce qui, selon moi, aide à la relaxation. Sur le terrain du temple, il y a un lac majestueux au bord du quel il y a un sentier. C’est, pour moi, très apaisant de s’y promener. En somme le Pavillon d’or et le temple Ryoanji sont un délice pour yeux.

Gabriel T.
Deux temples. L’un d’or l’autre de pierre… Un groupe de sept personnes –dont je fais partie- marchent dans un temple situé à Kyoto, au Japon, en Orient, sur Terre quoi! Ils tournent à droite, à la première intersection. Tout à coup, sans s’annoncer, le Pavillon d’or illumine leurs yeux émerveillés. Ce n’est pas piqué des vers ce monument, mes pauvres lecteurs loin d’ici. Je m’affaire à évoquer sa beauté. Je ne peux communique la magnificence de cette expérience sensorielle. Le cœur palpitant, je contemple le pavillon d’or sans mot dire. Quel art sublime! Je maudis sa grande beauté et la désire à la fois… Dans la même journée, mes yeux tombent sur une autre beauté, aussi belle: un jardin de pierre typiquement japonais. Ce spectacle inerte appelle à la méditation plus qu’à l’émerveillement précédent. Je cesse d’écrire – dans une angoisse profonde de langage – ce qui ne peut être pleinement décrit hors de l’expérience même de la vision… Mais cette tâche littéraire – celle de rendre compte des sensations par la mémoire – n’a jamais de fin.

Mirka
Je suis allée visiter deux temples : le Kinkakuji (le Pavillon d’or) et le temple Ryoanji. Je ne pouvais qu’être émerveillée devant le temple du Pavillon d’or. L’histoire de ce temple est celle-ci : un moine au visage très laid avait brûlé le temple au Pavillon, car il ne pouvait supporter sa beauté et par le simple fait qu’il ne pouvait constater que sa propre laideur, ce qui pouvait être le comble de l’insupportable. Quand le temple a été reconstruit, les Japonais ne l’appréciaient pas car il était trop scintillant, trop neuf et trop voyant alors qu’à l’origine il était d’un or patiné et usé. Est-ce qu’on peut détruire la beauté extérieure à cause de notre laideur?

Le temple Ryoanji est un autre temple qui se distingue par son aspect convivial et mystérieux. Le fait de retirer nos chaussures et de se munir de savates est une façon comme une autre de préserver la beauté du temple. Celui qui pénètre dans ce magnifique temple ne peut qu’être captiver par les éléments de cet endroit tel que la calligraphie japonaise si habilement exécutée, les peintures si joliment exposées à la vitrine et le jeu des quinze pierres ou le principe était de se placer sous différent angle et qu’une pierre se dérobait. Un jeu tellement bien planifié!

Finalement, nous irons fêté le Nouvel An au sanctuaire de Shimogamo à minuit. Nous finirons la journée et l’année en beauté!

Bonne année tout le monde!

Restaurant Shokufutei

Photos du jour



Kinkakuji, Le pavillon d'or


Ryoanji, jardin de pierres

Repas du jour



Nikku udon, au restaurant Shofukutei, là où Yasushi Inoue avait ses habitudes.

dimanche 30 décembre 2007

des photos

Déjeuner au Muji samedi matin: un petit mot de bonjour

Repas du jour



Tonkatsu: filet de porc pané, soupe miso, chou émincé, riz, au restaurant Katsukura, à Kyoto.

PHOTO DU JOUR




foule à Tokyo

Dimanche 30 janvier: MOT DU JOUR: TRANSITION

MOT DU JOUR : TRANSITION

Noémie
Le voyage en train de Tokyo à Kyoto a été pour moi comme un voyage dans le passé. En fait, ç’a été un decrescendo tout en douceur du futurisme le plus complet à la tradition millénaire japonaise avec une transition par un passage à la campagne. Kyoto se démarque de Tokyo par la présence de maisons typiques du pays construites en bambou, aux planchers couverts de tatami, par ses nombreux temples et sanctuaires et par sa tranquillité. De plus, on y mange des mets traditionnels japonais tels que les katsudon (côtelettes de porc pannées). Enfin, la beauté de cette ville est due à la grande présence de la forêt (joyau culturel japonais), des terre-pleins remplis de végétaux et des parcs, contrairement à Tokyo où les publicités lumineuses sont omniprésentes.

Mirka
Moi, je me suis sentie en transition entre la ville de Tokyo qui est une vraie jungle, où l’on court après le temps, où l’on se sent étouffé et quand je suis arrivée à Kyoto, je ressentais un certain apaisement.

Ce soir, nous allons dormir dans une chambre traditionnelle. Nous dormirons sur des tatamis, l’hôtel dans lequel nous séjournerons pour les 8 prochains jours. Avec toilettes japonaises, qui sont au sol. On peut dire que l’hôtel dans lequel nous logeons est une mise en abyme du retour aux sources, rideaux en bambou, le bonzaï, le cèdre, les jardins intérieurs.

Marilyne L
Connaissez-vous le jeu de l’emballage où un petit cadeau est emballé dans une boite qui elle-même est dans une autre boite? Eh bien, ici, ce n’est as un jeu, mais une réalité!

L’emballage au Japon est un art. En 1857, quand le Japon s’est ouvert au reste du monde, les Européens ont littéralement été charmés par le papier d’emballage, avec raison puisque les Japonais emballaient leurs envois avec des estampes! Plusieurs peintres comme Monet on été influencés par les estampes.

Mais l’emballage ne se résume pas qu’à du beau papier. On scotche vos sacs de plastique du HMV, on emballe séparément vos signets, on enveloppe les chips dans un sachet de plastique qui lui-même est placé dans une boite de carton… ça n’en finit plus! Mais c’est franchement comique, impressionnant, et même touchant!

Gabriel
Le Japon est chargé de modernité et de tradition. On ne cesse de s’y perdre. De Tokyo à Kyoto, on passe de la modernité à la tradition, jusqu’à un certain point. Mais comment décrire ce passage à vous, nos lecteurs? Le Québec est bien loin du Japon… Après un voyage de 2h30 dans le Shinkansen, le train rapide, nous sommes arrivés à Kyoto. C’est à la gare centrale de Kyoto que j’ai pris conscience que l’esthétique moderne prétend à la beauté, l’esthétique traditionnelle quant à elle, l’affirme simplement.

Marilyne C
Kyoto et Tokyo, bien que leur nom soit semblable, se distinguent l’une de l’autre comme le sont la ville et la campagne. Passer de Tokyo à Kyoto, c’est passer d’un monde à un autre sans autre transition qu’un voyage en train. La chose la plus frappante, c’est l’atmosphère zen qui règne à Kyoto, une ville beaucoup plus portée sur les traditions. En effet, on remarque des bâtiments plus anciens qui apportent un sentiment de sérénité et de calme qui n’a rien à voir avec la ville moderne qu’est Tokyo ou même avec tout ce que l’on connaît de Montréal. Ici, c’est avec un respect instinctif et une grande curiosité que l’on déambule dans les rues, rencontrant des gens qui n’ont rien à voir avec celles de Shibuya, quartier trop grouillant de Tokyo.