lundi 5 mai 2008

Bilan d'un voyage au Japon

Voilà déjà plus de quatre mois que nous sommes revenus du Japon, nous, les apprentis écrivains. Il est donc de mise aujourd'hui de rendre compte de notre aventure à l'aide d'un bilan rigoureux et concis. Mais une chose est sûre: beaucoup d'informations doivent être organisées et traitées. C'est pour cette raison que j'ai opté pour l'élaboration d'un bilan «classique», où je développe les points forts et les points faibles de notre séjour au Japon, tout en ajoutant un certain point de vue. D'une part, je vais m'attarder à l'organisation et au contenu du voyage, et, d'autre part, je parlerai des valeurs japonaises et en ferai une petite interprétation.

Tout d'abord, en ce qui concerne l'orientation et les transports, malgré les quelques accrochages dus à la densité d'activités du pays et un certain «choc culturel», on peut dire que l'on s'en est bien sorti. Cependant, quelquefois, la grosseur des bagages causait des problèmes dans les transports en commun. Néanmoins, nous sommes toujours arrivés à destination sans perdre personne. D'ailleurs ces destinations, des hôtels et des temples en grande majorité, sont un autre point fort du voyage. Nous avons autant expérimenté le style traditionnel avec tatamis (à Kyoto) que le style moderne (à Hiroshima) ou l'hôtel en «carton» (à Tokyo). Puis, en ce qui concerne l'alimentation, la recherche des restaurants était souvent méticuleuse et ardue vu notre fatigue, mais, en définitive, nous avons mangé un bon nombre de mets typiques au Japon. De plus, plusieurs endroits nous donné une bonne idée de l'atmosphère autour de la table à l'heure des repas ( lorsque nous avons mangé chez les Komai, la belle famille japonaise de Christian, notre enseignant).

Pour ce qui est des activités et des visites, on ne peut faire autrement qu'affirmer que ce fût la grande force de cette aventures. C'était le côté le plus complet du voyage; on a vu l'essenciel de ce qui avait à voir au Japon. Au décompte, plus de neuf temples visités et une dizaine d'autres activités («shopping», marche, poterie, etc.) C'est, en quelque sorte, par ces activités que les apprentis écrivains ont pu voir et concevoir les valeurs, les moeurs, le mode de vie et l'esthétisme japonais. Et, pour rendre compte de ce que l'on voyait, nous avons élaboré un «blog». Ce «blog», ou plutôt la tâche d'écrire, est un point faible du voyage. Malgré qu'il ait été conçu avec constance, il semble que nous étions mal préparés à la rédaction de commentaires de voyage de ce genre. Le «blog» restera un très beau souvenir, mais, à la relecture, que les remarques manquent de rigueur et qu'elles sont empreintes d'une trop grande subjectivité. Pour ce qui l'atmosphère du groupe, chacun doit l'avoir senti à sa façon. Pour ma part, j'ai vu plusieurs problèmes dans l'organisation du groupe, mais je crois que c'était aussi un défi pour chacun de nous. Les conflits étaient souvent dus qu'à de la mauvaise foi, de la mauvaise conscience.

Ensuite, pour parler un peu plus du Japon en soi, j'emploierai le «je» puisqu'il s'agit d'interprétations ou de points de vue. Car, en réalité, je ne crois pas qu'il soit possible de s'immerger dans une culture en moins de deux semaines et d'en parler avec grande objectivité. Toutefois, j'ai pu comprendre certains traits culturels évidents.

En premier lieu, le caractère paradoxal de cette culture m'est apparu tout long du voyage. C'Est surtout par la comparaison entre la ville de Tokyo et celle de Kyoto que j'arrive à comprendre le combat entre la tradition et la modernité. Mais, encore plus, de voir des traits contradictoires à l'intérieur même d'une seule ville (comme l'idée du confort - à Kyoto, je dormais sur des tatamis, pourtant, au McDonald, je découvrais des toilettes chauffantes).

En deuxième lieu, il me faut bien évidemment parler de la pudeur et de la retenue des Japonais et Japonaises. La densité de population mènerait au chaos si les Japonais se conduisaient comme la plupart des Occidentaux. Pourtant, la pudeur et la quiétude sont plus qu'une nécessité sociale; elles forment l'individualité des Japonais. C'est, autrement dit, souvent un trait de caractère propre aux Japonais indépendamment qu'ils soient dans une foule ou non.

Par ailleurs, la question de l'honneur a aussi une grande importance. C'est un peu comme si l'art des samourais traversait la culture moderne. Au Japon, l'honneur de la famille occupe une place majeure. Presque toutes les familles ont un autel, chez eux, pour célébrer leurs parents défunts. Cela me mène à la facette qui m'a intéressé le plus au Japon: son esthétisme. L'esthétique est particulière et singulière; la minutie et la recherche de perfection et d'harmonie en sont les principaux acteurs. Que ce soit par le théâtre de Bunraku (de poupée) ou la contemplation d'un autel méthodiquement réfléchi, j'ai vu et j'essaie encore de comprendre la magie de cette esthétique. Après tout, sans le Japon et ses estampes, il n'y aurait pas eu un aussi bon Van Gogh...

En définitive, je ne peux parler que positivement du voyage, malgré une certaine amertume. Mon système digestif d'occidental n'était pas accoutumé à cette culture orientale, au figuré et concrètement (lorsque je mangeai des sushis à 7 heure du matin). C'est pourquoi je digère encore, aujourd'hui, cette aventure qui marque une vie, et la déplace. Mais je vous rassure, il n'est pas obligatoire d'aller si loin pour faire un voyage. «Le voyage de mille lieues commence par un pas» - Lao-tseu

Monsieur T.